vendredi 22 mai 2015

Omer Avital : voici le Mingus israélien

 
Bassiste et joueur de oud, Omer Avital fut l'un des premiers jazzmen israéliens à s'installer aux États-Unis. Ce musicien du monde sera samedi soir à l'Astrada. Sur son passeport, Omer Avital pourrait faire figurer trois mots : musicien du monde. Comment mieux qualifier ce bassiste et joueur de oud israélien qui s'est installé à New-York dès 1992 ? Si ses compatriotes sont aujourd'hui nombreux à s'illustrer sur la scène internationale, il faisait à l'époque figure de pionnier...


L'anecdote est trop belle pour ne pas la rappeler : le même jour débarquaient sur le sol américain le tromboniste Avi Lebovitch et le contrebassiste Avishai Cohen.
Pionnier, Omer Avital l'a été également dans «la combinaison de jazz et d'éléments de musique du monde», dixit le Los Angeles Times.
Très vite, l'artiste creusera son trou dans la Grosse Pomme, collaborant avec Wynton Marsalis, Kenny Garret, Brian Blade, Joshua Redman ou encore Brad Mehldau.
A la fois fidèle à la tradition et avide de nouveauté, le sextet avec quatre saxophones qu'il dirige une fois par semaine au club «Smalls» participera à la renaissance du jazz du milieu des années 1990.
Le blues, le gospel et la soul irriguent sa musique, c'est un fait. Mais la Grosse Pomme ne saurait lui faire oublier ses racines.
En 2002, ce rejeton d'une mère yéménite et d'un père marocain retourne en Israël où il explore son patrimoine en étudiant le oud, les chants folkloriques, la théorie de la musique arabe…
Six ans après, Omer Avital reçoit le Prix du Premier Ministre qui n'est autre que la plus haute distinction pour un artiste en Israël. La moindre des choses pour un musicien et un compositeur dont la personnalité s'impose dès les premières notes.
Autre récompense, son album «Suite of the East» est désigné en 2012 comme «disque de l'année» par les auditeurs de TSF Jazz. Le concert à L'Astrada sera quant à lui dédié au tout dernier album. «New song» démontre que la mondialisation a de très bons côtés : on y découvre une musique cosmopolite où la culture arabe s'associe pour le meilleur à la musique afro-américaine, où l'Orient et l'Occident dansent dans les bras l'un de l'autre.
On y découvre les rythmes et les couleurs du monde. 

Omer Avital, « New song », samedi 23 mai à 21 heures à Marciac, salle de l'Astrada. Places à 28 € (adultes) et 11 € (enfants).
Source La Depeche