lundi 18 mai 2015

Une princesse sioniste-religieuse à la tête de la diplomatie israélienne...

 
 
Tzipi Hotovely a été nommée jeudi, à 36 ans seulement, ministre adjointe des Affaires étrangères israélienne. Ainsi, Israël n'ayant pas pour le moment de ministre des Affaires étrangères - et le Premier ministre Benyamin Netanyahou étant le titulaire officiel du portefeuille - Hotovely est la plus haute diplomate israélienne...Details et analyse...


C'est bien elle qui aura la tâche de se chamailler avec les Palestiniens à l'ONU et d'autres organisations internationales, combattre la campagne BDS qui a pris de l'ampleur, et endiguer la détérioration des relations avec l'Union européenne. Hotovely est celle qui va avoir à expliquer au monde pourquoi Israël a le droit de construire au-delà de la Ligne verte, et pourquoi le gouvernement israélien estime qu'il n'y a pas de partenaire pour la paix du côté palestinien.
Il n'y a pas de secret, à la fois le ministère israélien des Affaires étrangères et la communauté diplomatique internationale attendent quelqu'un d'autre - avec des positions beaucoup plus modérées - quelqu'un comme le vice-ministre sortant des Affaires étrangères Tzahi Hanegbi, qui a lui-même prouvé qu'il était la voix de la raison du gouvernement ces derniers mois.

La nomination de Hotovely indique surtout que le Premier ministre estime que ce mandat n'incluera pas de négociations avec les Palestiniens, mais plutôt plusieurs confrontations sur la scène internationale.
C'est la raison pour laquelle il voulait Hotovely, la princesse du secteur sioniste-religieux, qui est connue pour sa langue acérée, sa croyance dans la voie de l'extrême droite, et son éloquence en anglais.

Netanyahou pensait qu'à ce moment, il serait préférable de nommer au ministère des Affaires étrangères une femme sioniste religieuse qui croit dans le lien historique reliant le peuple d'Israël avec la terre d'Israël, et s'oppose à la concession des terres.
Lors de son mandat précédent, Netanyahou a nommé Ze'ev Elkin, un habitant du Gush Etzion, comme vice-ministre des Affaires étrangères. Ce rendez-vous a également fait lever quelques sourcils, mais Elkin a réussi à surprendre tout le monde.

Il s'est montré intelligent et malgré ses opinions fermement de droite idéologique, il était en mesure d'avoir un dialogue constructif avec la communauté internationale et de mettre entre parenthèses quelques maux diplomatiques. "La nomination de Hotovely est certainement une indication de la direction que prend ce gouvernement", a déclaré à Ynet un haut diplomate européen. "Ce n'est pas notre politique ni ce que nous aurions aimé voir se produire ici. Mais vous devez vous rappeler le Premier ministre est le ministre des Affaires étrangères et en ce qui nous concerne, il s'est engagé à la solution à deux Etats. Nous la traiterons avec le plus grand respect et lui donnerons une chance".
"Je ne veux pas mettre la charrue avant les boeufs", a-t-elle dit, et promet de promouvoir un changement significatif dans la hasbara israélienne dans le monde et d'accroître la présence d'Israël dans les médias internationaux.
"Si quelqu'un affiche des positions de droite, nationalistes - en fin de compte ce sont les positions du Premier ministre qui l'emportent", fait-elle remarquer.

"Il y a un défi existentiel et nous devrions être inquiets - le terrorisme diplomatique de certains pays dans le monde qui ne sont pas disposés à reconnaître Israël et ne conçoient pas l'État d'Israël, comme la seule démocratie au Moyen-Orient, ce qui est en fait dans l'intérêt international et pas seulement pour l'État israélien.
Beaucoup d'espoir peut émerger de cela, et pas de la crainte."

Que pensez-vous de la crise dans les relations avec les États-Unis et comment pensez-vous que ces liens peuvent être réparés?
"Les relations avec les Etats-Unis sont excellentes. Si une période de désaccords entre la Maison Blanche et le Premier ministre d'Israël peuvent se produire, c'est d'ailleurs quelque chose qui est arrivé dans le passé, je ne pense pas que nous ayons besoin de nous soucier des différences d'opinion entre les dirigeants. Il va de pair avec notre indépendance en tant qu'Etat. Nous sommes aussi dans une période de changement de direction aux États-Unis. Obama est sur le point de terminer son mandat. Il sera très intéressant de voir qui entre à sa place à la Maison Blanche."


Sous certaines conditions, accepteriez-vous la restitution de terres aux Palestiniens ?
"Je vais citer le Premier ministre sur cette question - ce scénario n'existe pas. Toutes les terres qu'Israël a évacué se sont transformées en une base pour le terrorisme dans le passé ce qui nous enseigne que non seulement cela ne favorise pas la paix dans la région; mais renforce au contraire la plupart des forces extrémistes qui rejetent l'existence d'Israël. Il y a un processus de délégitimation d'Israël qui n'a rien à voir avec ses frontières, mais avec le fait que le peuple juif soit retourné à sa terre et établi un Etat ici dans une zone arabe".

Selon Hotovely, Israël doit annexer la Cisjordanie et même accorder aux Palestiniens vivant dans ces terres une citoyenneté partielle. "Je suis en faveur de leur donner le droit de vote," a-t-elle affirmé dans le passé.

Au poste de vice-ministre des Affaires étrangères, vous aurez à accueillir de nombreux dirigeants et des délégations. Vous êtes une femme religieuse, pourrez-vous donc serrer la main d'un homme?
"Ce n'est pas un problème. La halakha juive (loi) n'interdit pas ce qui est considéré comme de la politesse. La halakha juive dit aussi qu'il est interdit de faire honte à quelqu'un. Ce qui signifie que si quelqu'un offre sa main pour la serrer sans raison, on peut lui refuser, mais en matière de relations diplomatiques, c'est une catégorie différente. C'est la coutume dans le monde, et elle ne vise pas à montrer quoi que ce soit au-delà des relations professionnelles."
 

Source I24News