jeudi 11 juin 2015

Budget 2015 : la Défense pourrait provoquer un dérapage budgétaire

 
L’absence de budget pour 2015 n’empêche pas le gouvernement israélien d’accroître fortement ses dépenses militaires depuis le début de l’année. Selon la note d’exécution du budget 2015 que vient de publier le ministère des Finances à Jérusalem, le déficit public se creuse : à la fin mai, le déficit était de 2,7% du PIB, contre 2,5% à la fin avril. La forte hausse des dépenses militaires a été partiellement compensée par l’augmentation des recettes fiscales, notamment en provenance des impôts fonciers...



COMMISSIONS DE RECOURS

En l’absence de budget voté pour l’année 2015, le gouvernement israélien doit se contenter, chaque mois, de dépenser l’équivalent d’un douzième du budget de 2014. Comment alors expliquer que les dépenses publiques aient augmenté de 5,7% au cours des cinq premiers mois de 2015 ? En fait, il existe des « commissions de recours » qui peuvent autoriser un dépassement de dépenses dans les cas exceptionnels.
Le principal poste budgétaire qui a bénéficié des largesses des commissions de recours est le budget de la Défense. De janvier à mai 2015, la Défense a vu son budget augmenter à hauteur de 26,5 milliards de shekels, soit un bond de 9,1% depuis le début de cette année.

DÉRAPAGE DES DÉPENSES MILITAIRES

Les dépenses civiles du gouvernement israélien ont également progressé au-delà du cadre budgétaire de 2014 : de janvier à mai 2015, les dépenses civiles ont augmenté de 4,6% comparés à la même période de l’année précédente.
Un simple calcul révèle qu’en extrapolant jusqu’à la fin de 2015 les dépenses militaires depuis début de l’année, on obtient une enveloppe-record pour les dépenses militaires : 63 milliards de shekels sur toute l’année 2015.
En 2014, le budget militaire s’était monté à 51 milliards de shekels, auxquels s’est ajoutée une rallonge exceptionnelle de 9 milliards de shekels (en raison de l’Opération Tsuk Eitan à Gaza).

IMPÔTS FONCIERS EN HAUSSE

La hausse imprévue des dépenses publiques est compensée par la hausse des rentrées fiscales. De janvier à mai, les rentrées fiscales ont augmenté de 6% pour totaliser 111,6 milliards de shekels.
Selon l’analyse des experts des Finances, la hausse fiscale la plus forte a été enregistrée par les impôts fonciers : au mois de mai 2015, les taxes foncières ont augmenté de 23% par rapport à mai 2014.
La note d’exécution budgétaire précise que « les deux tiers de la hausse des rentres fiscales sont concentrées dans la région de Tel Aviv et la région-Centre, notamment en raison de la forte croissance des transactions d’investissement et des achats d’un “deuxième appartement” ».

Jacques Bendelac (Jérusalem)

Source Israel Valley