mercredi 10 juin 2015

Le ministre de l'Education retire le financement d'une pièce de théâtre arabe


Le ministre israélien de l'Education, Naftali Bennett, a annoncé mardi avoir décidé de retirer le financement public prévu pour une pièce montée par une troupe arabe de théâtre sur un militant ayant tué un soldat. "J'ai ordonné (...) que la pièce soit immédiatement retirée" du programme culturel financé par l'Etat à destination des jeunes...


Cette pièce nommée "Le temps parallèle" a été montée par la troupe arabe Almidan, basée à Haïfa.
Selon le ministre, elle raconte l'histoire de Walid Daka, un Arabe-israélien emprisonné pour l'enlèvement et le meurtre du soldat israélien Moshé Tamam en 1984.
"Les citoyens israéliens ne vont pas financer des pièces qui tolèrent le meurtre des soldats", a affirmé M. Bennett, chef du parti nationaliste religieux de droite Foyer juif.

Egalement mardi, la ministre de la Culture, Miri Regev, a annoncé qu'elle "reconsidérerait" le financement public à un théâtre arabo-juif, après le refus d'un de ses directeurs de participer à une pièce en Judée-Samarie.
"J'ai été déçue par le refus de Norman Issa d'apparaître avec le théâtre (...) dans la vallée du Jourdain dans le cadre de la pièce 'Boomerang'", a-t-elle écrit sur Facebook à propos du célèbre acteur arabe-israélien.
"Si M. Norman ne change pas d'avis, j'ai l'intention de reconsidérer le soutien du ministère au Théâtre Elmina qu'il dirige", a-t-elle ajouté.

M. Issa a réagi également sur Facebook en affirmant que son épouse juive et lui-même, qui gèrent ensemble leur théâtre, consacraient leurs vies à la cohabitation entre Arabes et juifs israéliens.
"On ne peut pas s'attendre à ce que l'Arabe-israélien que je suis, aille à l'encontre de ses principes en se produisant sur des lieux disputés".

Les deux décisions ministérielles ont été dénoncées par la dirigeante du parti de gauche Meretz, Zehava Galon.
"La culture en Israël est en danger", a-t-elle écrit sur Facebook. "On ne comprend pas de quoi ont si peur Bennett et Regev pour sentir le besoin de museler les créateurs qui ne s'alignent pas sur la position du régime".
"Le musellement est le signe clair d'une dérive fasciste de l'Etat", a-t-elle ajouté.


Source L'Orient le jour