vendredi 19 juin 2015

Les films interdits du IIIe Reich...


Violemment antisémites, comme «Le Juif Süss», ou anglophobes tel «Le Président Krüger», légitimant l'élimination des handicapés ou justifiant a posteriori l'invasion de la Pologne, certains des films produits par le IIIe Reich sous l'égide de Goebbels sont d'abord des moyens de propagande nazis. Relevant des grands genres du cinéma populaire, du mélodrame à la fresque historique, et ayant bénéficié parfois de budgets colossaux, 300 des 1200 longs métrages tournés entre 1933 et 1945 ont été interdits de diffusion par les Alliés après la guerre...


Aujourd'hui, seule une quarantaine de ces films demeure concernée par l'interdiction. Strictement encadrée, la projection des plus problématiques se fait en séances publiques précédées d'une présentation et suivies d'un débat. Evaluer leur pouvoir de nuisance, notamment auprès des jeunes, demeure une épineuse question.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la production cinématographique a occupé une place centrale dans la propagande nazie orchestrée par Joseph Goebbels. Des films comme Le Juif Süss (1940), qui fut vu par quelque vingt millions de spectateurs allemands à l'époque, ou d'autres comme Stukas (1941) ou Le Président Krüger sont parmi les plus célèbres.
Mais ce documentaire, s'il en propose des extraits, s'interroge surtout sur l'opportunité ou pas d'autoriser aujourd'hui la libre diffusion de ces productions qui bénéficièrent de budgets considérables. Sur les mille deux cents films tournés à l'époque, trois cents ont été interdits par les Alliés à la fin de la guerre et, aujourd'hui, une quarantaine restent interdits, enfermés dans les archives et soumis à autorisation.

Les partisans d'une interdiction soulèvent les risques auxquels serait exposé un jeune public non averti et ignorant de l'Histoire, qui pourrait être séduit par la qualité formelle de ces films. Ceux, en revanche, qui seraient favorables à une libre diffusion, à la condition que les projections soient accompagnées d'une présentation historique, avancent le caractère exagérément propagandiste de ces films dont le mécanisme outrancier ne saurait tromper quiconque.
Les explications d'historiens ou les témoignages recueillis auprès de spectateurs en Allemagne, en France ou en Israël alimentent le débat, aux évidentes implications politiques.


Par Gilles Heuré
 
Prochaines diffusions TV de l'émission Les films interdits du IIIe Reich
Samedi 27/06/2015 à 05:40 sur Arte
Source Telerama