jeudi 4 juin 2015

Poker en ligne, paris, casinos virtuels : " Plus500 " (Israël) dans la tourmente...


Le spécialiste des logiciels pour jeux et paris en ligne Playtech offre 643 millions d’euros pour le courtier en pleine tourmente. Les événements s’accélèrent pour Plus500. Quelques jours à peine après une assemblée générale houleuse, les dirigeants du groupe de courtage en ligne basé en Israël et coté à Londres ont en effet annoncé lundi avoir conclu un accord de cession avec le groupe Playtech, contrôlé par le milliardaire israélien Teddy Sagi...


Cette offre intervient alors que le courtier a vu son cours chuter de plus de 50 % sous l’effet de difficultés réglementaires. Le 15 mai dernier, l’autorité de régulation des marchés financiers, la FCA, a en effet reproché à la filiale anglaise de Plus500 de ne pas respecter ses obligations en matière de lutte contre le blanchiment.
En conséquence, elle a ordonné le gel de certains de ses comptes clients. L’annonce a provoqué un tollé chez ses actionnaires et une chute de la capitalisation boursière, qui avait été quasiment multipliée par sept depuis son introduction en 2013.
Faisant preuve d’opportunisme, Playtech offre un prix d’achat de 400 pence par action, valorisant le courtier de près de 460 millions de livres, soit 643 millions d’euros.
L’opération fait ainsi ressortir une prime de 8,1 % sur le cours de l’action vendredi à la clôture, mais ce montant est bien loin des 780 pence auxquels le titre s’échangeait en moyenne début mai.
Néanmoins, les actionnaires du courtier pourraient profiter de l’occasion pour sortir de la société.
Si le rachat de Plus500 par Playtech, un groupe spécialisé dans les logiciels de poker en ligne, de paris ou de casinos virtuels peut surprendre, il correspond aussi à un virage stratégique.
Depuis avril dernier, le groupe s’est lancé dans le courtage en ligne en prenant une participation majoritaire dans Trade FX. Avec le rachat de Plus500, il entend poursuivre la diversification de ses activités, dans un secteur technologiquement assez proche et en apportant son expertise, notamment en matière de gestion de la relation client.
Playtech, qui fait d’habitude jouer les internautes, réalise ainsi pour son compte un pari qui pourrait lui rapporter gros, à condition que Plus500 s’extraie rapidement de ses difficultés réglementaires. Dans le cas contraire, une clause devrait toutefois lui permettre de se désengager".
Par Guillaume Benoit

Source Les Echos