vendredi 4 septembre 2015

Comment l'alyah impacte les écoles juives en France ?

 
Les écoles juives ont préparé la rentrée scolaire avec une certaine inquiétude cette année. L’augmentation de l’alyah a entraîné une baisse des effectifs préoccupante pour les chefs d’établissements et les grandes institutions qui, discrètement, se mobilisent pour trouver des solutions...

Les écoles juives seront au rendez-vous de la rentrée scolaire mais six cents élèves manqueront à l’appel cette année. Pour la première fois depuis trois ans, les effectifs de l’école juive ne seront plus à l’équilibre. Ils passeront à 31.300 en 2015 au lieu de 31.908 en 2014 et 32.045 élèves en 2013, d’après les estimations de l’Observatoire national de l’école juive (FSJU) établies en mai dernier.
Comme cela ne s’était encore jamais produit dans ces proportions, le turn-over entre les élèves entrants et les sortants n’aura pas lieu. La raison principale tient en cinq lettres « Alyah » qui battra cette année des records historiques, à laquelle il faut ajouter le départ d’une partie des élèves juifs vers l’école publique ou le privé catholique (à ne pas sous-estimer) et le ralentissement de l’arrivée des élèves du public vers l’école juive observé depuis trois ans.
Pour les établissements, les conséquences sont d’abord économiques, mais elles ne sont pas vécues par tous de la même manière en fonction de leur situation géographique.
Les écoles situées dans le Nord-Est de la région parisienne, en Seine-Saint-Denis ou dans le Val-d’Oise sont davantage impactées par la baisse des effectifs compte tenu du déplacement des populations juives vers d’autres communes ou vers l’étranger. A l’inverse, les besoins augmentent dans certains quartiers. A Paris XVIe et XIIe, les établissements de l’Alliance israélite connaissent d’importantes demandes d’inscription.
Du FSJU, on observe ces évolutions avec beaucoup de prudence. « Nous essayons de rationnaliser la répartition des moyens financiers de la manière la plus équitable possible en tenant compte des structures pédagogiques et des besoins de chacun à un moment précis », explique Patrick Petit-Ohayon, le directeur de l’Action scolaire de l’institution. « Lorsque nous constatons une baisse des effectifs, nous n’opérons pas de fermeture d’établissement mais accompagnons les structures à se réorganiser tout en soutenant les écoles en progression ».
Les moyens financiers, ce sont les contrats d’association avec l’Etat qui sont redéployés ou déplacés d’une année sur l’autre. A Nice, par exemple, il a été décidé de regrouper le lycée juif qui était hors contrat avec celui qui l’était. De même qu’on est passé de trois collèges à deux sous contrat. « Deux collèges vont désormais alimenter un lycée : cela va nous permettre d’avoir des structures plus fortes », estime Patrick Petit-Ohayon. 
Aujourd’hui, la question qui préoccupe les responsables institutionnels est d’aider les établissements juifs à retrouver l’équilibre en trouvant les moyens d’augmenter leur capacité d’accueil des élèves juifs issus de l’école publique et du privé catholique. Ils se concentrent pour cela sur la question financière avec le projet d’un fonds de bourses qui permettrait aux familles d’avoir accès à l’école juive.
Les établissements s’engageraient de leur côté à intégrer les nouveaux arrivants avec des remises à niveau en enseignement général et en kodesh. La Fondation Gordin, placée sous l’égide de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, composée du FSJU, de la FMS, de la Fondation Rothschild, la Fondation Sacta-Rachi et le Fonds Harévim devrait se réunir à ce sujet pendant la seconde quinzaine du mois de septembre.

Source Actuj