vendredi 4 septembre 2015

Crise de la viande en Israël : la guerre des prix est déclarée


C’est à un véritable “ combat de taureaux ” que se livrent les éleveurs et distributeurs israéliens de viande pour convaincre le consommateur. À l’approche des fêtes du Nouvel An juif, le marché de la viande en Israël est en pleine ébullition. Depuis quelques semaines, une guerre des prix oppose éleveurs, producteurs, importateurs et distributeurs de viande ; tous se disputent le portefeuille du consommateur...


Israël n’est pas un gros producteur de viande ; en revanche, l’Israélien est un gros consommateur de viande sous toutes ses formes. Ce qui fait que la majorité de la viande consommée par les Israéliens est importée de l’étranger, surtout d’Argentine et d’Australie. Seulement 30% de la viande vendue en Israël est fraiche, et 70% surgelée.

ROSBEEF D’ANGUS

La guerre des prix actuelle a éclaté en raison de l’apparition d’un nouvel acteur sur ce marché : la chaîne de distribution Shufersal, qui a inauguré sa propre marque de viande fraîche sous l’étiquette “Angus”.
Le succès fut immédiat. D’ailleurs, le choix du nom de cette marque est y pour quelque chose : Angus est une race de bovin d’origine britannique dont la viande est très appréciée.
Shufersal a donc commencé à importer des Angus d’Argentine, un des plus gros producteurs mondiaux de viande ovine et bovine. Pour Shufersal, l’importation du rosbeef et entrecôte de bœuf Angus présente un autre atout : la viande est facturée 10 à 15% de moins que chez son concurrent immédiat, le géant de l’agroalimentaire Tnuva.

ADOM-ADOM” DE TNUVA

Effectivement, l’arrivée de la marque Angus sur le marché a été considérée comme une véritable déclaration de guerre par Tnuva. Le leader de l’agroalimentaire vend sa propre viande fraiche, importée d’Australie, sous la marque “Adom-Adom” (rouge-rouge).
Mais la viande de Tnuva est beaucoup plus chère que celle de Shufersal, et pour cause : sur un marché contrôlé par Tnuva et peu soumis à la concurrence, les prix de la viande ont augmenté sensiblement au cours de la dernière année.
À défaut de pouvoir augmenter la production locale, la société Tnuva a réagi à l’entrée de Shufersal sur le marché de la viande fraiche en déclarant la guerre des prix : Tnuva envisage d’importer de la viande bon marché de Pologne.
Reste à savoir comment le leader de l’agroalimentaire continuera de justifier les prix élevés de sa viande Adom-Adom.

Jacques Bendelac (Jérusalem)

Source Israel Valley