vendredi 4 septembre 2015

Israël : pallier la rareté de l’eau par l’innovation

 
Depuis la création de l’État d’Israël, il est vital pour sa croissance démographique et économique de surmonter les difficultés posées par le climat aride et la rareté des réserves naturelles d’eau. C’est le moteur des améliorations constantes obtenues en appliquant des techniques, pratiques et plans à long terme innovants dans le secteur de l’eau...

Actuellement, les besoins annuels d’Israël dépassent de près d’un milliard de mètres cubes sa capacité moyenne de renouvellement naturel. Néanmoins, sa consommation annuelle moyenne d’eau naturelle est désormais durable et couvre la totalité de ses besoins malgré d’immenses obstacles logistiques, biologiques et techniques, vaincus à l’aide de solutions innovantes, parmi lesquelles :
•Fournir l’eau des réserves naturelles du nord à tout le pays, y compris le sud aride, par un réseau de transport visionnaire, construit entre 1955 et 1964 ;
•Traiter et réutiliser en irrigation agricole presque toutes les eaux usées domestiques ;
•Utiliser des techniques de pointe, comme l’irrigation au goutte-à-goutte automatique, installée à la racine des plants et réagissant à l’humidité ;
•Produire de nouvelles variétés au rendement dix fois supérieur pour la même quantité d’eau ;
•Forer des puits d’une profondeur révolutionnaire, jusqu’à 1 500 mètres, avec un réglage de pompe allant jusqu’à 500 mètres ;
•Dessaler à grande échelle l’eau de mer et les eaux souterraines saumâtres ;
•Prévenir la prolifération d’algues dans les réservoirs d’eau à réutiliser ;
•Garantir la salubrité de l’eau grâce à des méthodes innovantes à plusieurs niveaux, des systèmes d’alerte précoce et d’autres technologies ;
•Innover pour réduire au minimum les pertes d’eau non génératrice de revenus.

Innovations en matière de planification, de politiques et de tarification
L’accès à l’eau potable pour tous et la promotion d’une consommation nationale durable de l’eau ont toujours figuré parmi les objectifs d’Israël, dans ses nombreuses politiques et stratégies : le plan national à long terme relatif au secteur de l’eau entre 2010 et 2015, les innovations dans les secteurs public et privé dans des domaines clés – particulièrement gestion de la demande, utilisation rationnelle de l’eau, potabilisation – et le soutien public à l’innovation, notamment dans le programme NewTech.
En investissant dans le capital humain, la R&D, la commercialisation, l’essor des jeunes pousses et l’activité internationale, le programme NewTech fait d’Israël un champion mondial des technologies de l’eau. Il a rencontré un vif succès dans l’implantation locale et l’exportation des technologies hydrauliques innovantes d’Israël.
Le secteur agricole d’Israël est devenu l’un des leaders mondiaux en matière de conservation de l’eau, ce que l’OCDE et la FAO ont salué en 2012. Malgré le déclin spectaculaire de la consommation agricole d’eau ces dernières décennies, la production agricole continue de croître et s’exporte à 80 % environ, avec le ratio rendement/m3 d’eau le plus élevé au monde.
Israël est également pionnier du dessalement. Les réserves d’eau naturelle, bien qu’utilisées de façon exceptionnellement efficace, ne suffisent pas à satisfaire les besoins. Pour combler ce déficit, Israël a rapidement porté sa capacité de dessalement à 560 millions de mètres cubes/an (MMC/an), en se dotant d’usines par osmose inverse parmi les plus grandes et les moins coûteuses du monde, et de nombreuses innovations.
Les réussites d’Israël parlent d’elles-mêmes. En 2015, les eaux usées, l’eau saumâtre et l’eau dessalée traitées et réutilisées représentent environ la moitié de l’approvisionnement en eau (voir graphique), tandis que le secteur agricole est l’un de leaders mondiaux en termes d’efficacité de la conservation et de l’utilisation de l’eau.
Israël doit ces résultats à un soutien continu apporté aux techniques et méthodes innovantes, à la gestion holistique des ressources en eau et aux stratégies visant à répondre durablement aux besoins en eau du pays.


Source Observateurs OCDE