Le Premier ministre Manuel Valls s’adressera à la communauté juive le 8 septembre à la synagogue Nazareth à Paris, « dans un contexte de fortes tensions liées à la menace jihadiste », a annoncé mercredi le consistoire israélite central dans un communiqué...
« Inaugurée aux lendemains de l’assassinat d’Ilan Halimi (en 2006), la présentation des voeux des pouvoirs publics à la communauté juive est devenue un moment privilégié de rencontre », estime l’instance de représentation cultuelle de la première minorité juive d’Europe, forte d’un demi-million de membres.
Manuel Valls, qui doit prendre la parole vers 18h30 devant le grand rabbin de France Haïm Korsia et le président du consistoire Joël Mergui, s’exprimera à quelques jours de Roch Hashana, le nouvel an juif, comme il l’avait fait l’an dernier à la synagogue de la Victoire.
Son discours est très attendu huit mois presque jour pour jour après les attentats de janvier, dont celui qui a fait quatre morts, tous juifs, à la supérette Hyper Cacher de la porte de Vincennes à Paris.
Depuis, les responsables communautaires ont déploré le maintien à un niveau élevé des actes (actions et menaces) antisémites, qui ont augmenté de 84% entre janvier et mai par rapport aux cinq premiers mois de l’an dernier, et de 161% par rapport à la même période de 2013, selon les chiffres du Service de protection de la communauté juive (SPCJ).
Le gouvernement, qui a confirmé ses mesures de haute surveillance des lieux communautaires, a aussi présenté mi-avril un plan de lutte contre le racisme et l’antisémitisme doté de 100 millions d’euros sur trois ans, pour faire face à la hausse « insupportable » des actes de haine.
Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a cependant souhaité que l’exécutif aille plus loin en revoyant « le statut juridique des réseaux sociaux agissant en France (Twitter, YouTube, Facebook, Google) afin de les mettre civilement et pénalement face à leurs responsabilités ».
Manuel Valls n’a cessé ces derniers mois d’appeler à rester les Juifs qui seraient tentés de partir, par peur de l’antisémitisme et des attaques jihadistes.
La France a été le premier pays pour l’aliyah (l’émigration vers Israël) en 2014, avec plus de 6.000 départs, un chiffre qui pourrait être dépassé fin 2015.
Source Respect Mag