mardi 6 octobre 2015

Comment le couvre-feu à Jérusalem pourrait aider à restaurer le calme...


Israeli security forces raise their weapons as Palestinians throw stones from inside the al-Aqsa mosque compound during clashes on September 28, 2015, in Jerusalem's old city ( Ahmad Gharabli (AFP) )


Il importe peu en fait de savoir si nous sommes au milieu d'une troisième intifada ou simplement en train de glisser la tête la première vers celle-ci. Ce qui est important est de mettre un terme à l'escalade qui a mené à l'attaque mortelle à l’arme blanche dans la Vieille ville de Jérusalem. Il s’agit de réduire au maximum les contacts entre Juifs et Palestiniens à Jérusalem et en Judée-Samarie...




Outre des mesures militaires qu’il faut prendre pour permettre le retour au calme, des mesures politiques exceptionnelles devraient être prises. Cela pourrait par exemple consister en une rencontre directe entre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, non pas pour promouvoir une solution pacifique à long terme du conflit, mais pour étouffer dans l’oeuf les troubles actuels.



Ynet
Ynet"Attentat anti-israélien Vieille Ville de Jérusalem 03/10/2015"


Les États-Unis devraient faire pression sur les deux camps pour la tenue d’une telle réunion à laquelle ils participeraient, à huis-clos, sans couverture médiatique. Une telle rencontre pourrait porter immédiatement ses fruits sur le terrain, en Judée-Samarie et peut-être à également à Jérusalem-Est.
Ce dialogue pourrait également atténuer le sentiment d’immobilisme et perte d’espoir dans le progrès du dialogue visant à une paix entre Israéliens et Palestiniens.
Mais il présente également un risque: en cas d’échec, l’enfer pourrait bien se déclencher. Les Américains doivent user de leur influence sur les deux camps pour veiller à ce que cela ne se termine pas par un échec.
La gravité de la situation justifie des mesures non conventionnelles.
Les événements actuels doivent être vus comme “l’intifada des jeunes sous l’influence de l’islam radical”, mais il est possible et même impératif d’éteindre l’incendie: le gouvernement israélien, s’il agit de concert avec l’Autorité palestinienne, pourrait bien atteindre le résultat souhaité.

Les racines du mal

Avant de détailler les mesures qui doivent être prises, il faut d’abord examiner les causes de la dernière tempête. Jérusalem et la Judée-Samarie sont deux entités séparées et par conséquent nécéssitent un traitement différent.
Les troubles à Jérusalem se concentrent sur le Mont du Temple où la Branche nord du mouvement islamique israélien organise des provocations anti-israéliennes et ces incitations se propagent très rapidement tel un feu de broussailles dans le monde arabe.
Les attaques sont généralement commises par des jeunes Palestiniens frustrés et en colère.
Ils ne sont pas seulement frustrés par ce qui leur semble être des initiatives israéliennes sur le Mont du Temple, mais aussi par les incitations du Hamas et du Djihad islamique palestinien ainsi que par la situation socio-économique des résidents arabes de Jérusalem-Est.
Les attaques en Judée-Samarie sont des attentats commis par des organisations telles qu le Hamas, le Djihad islamique et le Front populaire de la Palestine pour créer une confrontation entre Israël et l’Autorité palestinienne. La plupart de ces attentats ont été déjouées par les services de sécurité israéliens.
Dans l’ensemble, la population de la Judée-Samarie ne semble pas intéressée par une troisième intifada ou même par une courte vague d’escalade de la violence, mais la présence de nombreux Israéliens circulant en Judée-Samarie durant les fêtes juives a créé des frictions et déclenché des crises.
L’urgence est le retour au calme. Après avoir réalisé que la présence policière renforcée dans Jérusalem n’empêche pas les attaques meurtières, un couvre-feu complet devrait être imposé sur la Vieille Ville de Jérusalem et dans les quartiers palestiniens voisins où des émeutes se sont déroulées. Les Juifs qui se rendent au Mur occidental devront prendre le chemin de contour et ne pourront pas passer par la Vieille Ville. Il n’y a pas d’alternative à ce couvre-feu, tout au moins jusqu’à la fin de la fête de Souccot mardi.
L’objectif n’est pas de punir les commerçants de la Vieille Ville, mais tout simplement d’empêcher les frictions qui se sont avérées être dangereuses. En outre, l’Esplanade du Mont du Temple devrait être fermé ) tous les visiteurs quelle que soit leur confession, et sans aucune exception.
Les prières musulmanes dans les mosquées de l’Esplanade devraient être interdites au moins jusqu’à la semaine prochaine.
Les résidents de Jérusalem-Est ne devraient pas avoir le droit de se rendre dans la partie occidentale de la ville jusqu’à la fin des fêtes.
Le couvre-feu est une mesure controversée, mais parfois on n’a pas le choix.

Barrages routiers et drones

Jaafar Ashtiyeh (AFP/File)

Jaafar Ashtiyeh (AFP/File)"Patrouille militaire israélienne au carrefour Itamar "

En Judée-Samarie, l’armée devrait installer des barrages routiers sur les axes principaux, particulièrement la nuit, pour contrôler les véhicules qui éveillent les soupçons, particulièrement ceux des Palestiniens, mais aussi ceux des Juifs. Le but est de mettre un terme au cycle d’attaques terroristes et de vengeances
En outre, un usage intensif des drones à vision nocturne s’impose sur les routes sensibles. En travaillant avec les forces sur le terrain, cela devrait donner d’excellents résultats pour stopper le phénomène des jets de pierres et d’engins incendiaires. Mais le gros du travail doit être effectué dans le domaine des renseignements.
Il faut prendre en considération qu’une partie du problème est la perte du contrôle de la situation par Mahmoud Abbas. Israël n’est pas le seul à avoir des difficultés pour faire appliquer la loi à Jérusalem.
Abbas a de plus en plus de mal à faire respecter la loi, particulièrement dans les camps de réfugiés.
Mais il pourrait aussi contribuer à restaurer le calme s’il faisait un discours expliquant à son peuple les conséquences d’une nouvelle escalade.
Et une dernière mesure, celle que craint le Hamas, serait la ré-arrestation par Israël de tous ses membres relâchés en 2011 qui ont violé les conditions de leur libération.


Hazem Bader (AFP/File)
Hazem Bader (AFP/File)"Sympathisants du Hamas à Hébron "


Si Israël explique au monde que ces mesures sont destinées à restaurer le calme et non pas à punir les Palestiniens; elles pourraient être bien accueillies comme la dernière tentative pour empêcher un nouveau bain de sang.

Ron Ben-Yishai

Source I24News