vendredi 9 octobre 2015

Israël - Ethiopie : IceAddis & Tel Aviv University, actions High-tech

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Les relations entre Israël et l’Ethiopie dans le domaine de l’innovation se portent bien. Alors que le pays ne compte que 3 incubateurs et quelques start-ups, l’Université de Tel Aviv a récemment débuté une relation avec IceAbbis, dans le cadre du programme « développement international et innovation ». Son fondateur, Markos Lemma, a placé Israël dans son top 5 des pays à visiter. Il a répondu aux questions d’IsraelValley...Interview...



IsraelValley: Pouvez-vous nous présenter IceAddis et le contexte de sa création ?
Markos Lemma : “Nous (Olivier Petzoldt et Florian Manderscheid et moi) avons commencé IceAddis pour créer un point de rencontre entre les innovateurs, les experts, les chercheurs et les chefs d’entreprise éthiopiens afin qu’ils puissent interagir d’une manière significative. Au début nous nous sommes demandé où la jeunesse éthiopienne créative pouvait aller si quelqu’un avait une idée géniale. Les solutions ne sont pas faciles et nous nous sommes rendus compte que l’écosystème ne fonctionne pas vraiment pour favoriser l’innovation dans le pays. Alors nous avons décidé de lancer IceAddis pour créer cet écosystème manquant et pour trouver des solutions au problème complexe de la participation de la communauté technologique. IceAddis a évolué en partant d’un open-space à un préincubateur de start-ups.”


IsraelValley: Il y a seulement 3 incubateurs en Éthiopie, et quelques start-ups. Quels sont les défis auxquels les jeunes entrepreneurs doivent se confronter ?
Markos Lemma : "Le marché éthiopien est sous-exploité. L’économie éthiopienne est l’une des plus rapides au monde et la projection montre qu’il en sera de même pour la prochaine décennie.
En même temps, l’Éthiopie souffre d’un passé difficile en matière de business – certains de ces défis existent encore aujourd’hui et faire des affaires en Éthiopie est assez difficile. La plupart des jeunes personnes motivées qui veulent fonder leur compagnie sont confrontées à encore plus de défis.
En Éthiopie, le secteur des télécommunications n’en est qu’à ses balbutiements. Il n’y a pas d’accès, ou l’accès est très difficile, à Internet. Cela ralentit considérablement tout le processus et les petites start-ups n’arrivent pas à faire face à la concurrence.
Le système bancaire est très réglementé en raison de cela, les banques en Éthiopie ne prennent aucun risque. Les jeunes innovateurs ont encore besoin de garanties en termes de biens ou de terres pour obtenir des prêts (ce qui est pratiquement impossible pour beaucoup de posséder).
La compétition manque aussi de transparence. Les capital-risqueurs ne sont pas autorisés en Éthiopie. Les investisseurs providentiels dans le pays n’existent pas ou n’investissent pas dans la technologie. Les technologies de l’information et de la communication ne sont pas le secteur primaire en Éthiopie, comparé à l’agriculture et à l’industrie.
Le secteur de l’éducation est pauvre et ne répond pas au besoin des entreprises en matière de compétences. Globalement, les défis semblent plus dominants aujourd’hui, mais les opportunités de changement sont aussi nombreuses que les défis.
Aujourd’hui, le travail dans ces domaines s’organise un peu. Si une plus grande organisation était mise en place et si le gouvernement prévoyait des politiques intelligentes, les choses changeraient plus rapidement.
IsraelValley: Quelles sont les start-ups qu’AceAddis a aidé ?
Markos Lemma : “A IceAddis, on supporte d’abord les entrepreneurs sociaux. Les start-ups aident principalement à travailler sur des produits et services plus innovants pour relever les défis de la société. IceAddis a aidé des start-ups ayant un potentiel énorme pour pénétrer le marché et créer des possibilité d’emplois.”


IsraelValley: D’où les investisseurs viennent-ils ? Comment connectez-vous les investisseurs aux start-ups ?
Markos Lemma : “Actuellement l’investissement est un gros problème pour nous. Nous travaillons dessus. Aucun investisseur dans notre réseau n’est assez audacieux pour investir dans les start-ups. Mais nous essayons de relier les start-ups avec différents investisseurs lors de pitch sessions. Nous travaillons également sur une activité informelle de networking.”


IsraelValley: Que pensez-vous d’Israël en tant que Nation Start-up ?
Markos Lemma : “La scène start-up en Israël est plus grande que dans la plupart des écosystèmes européens. Je sais aussi qu’il y a beaucoup d’organisation de soutien, que les bailleurs de fond sont nombreux. Plus de 80% des start-ups échouent la première année. Il est évident que cela exige beaucoup d’efforts pour faire épanouir une start-up. L’expérience israélienne montre que c’est possible.”


IsraelValley: Israël peut-il être considéré comme un « modèle » pour les États africains, en particulier l’Éthiopie (dont une part de l’histoire est connectée à Israël de près ou de loin)  ?
Markos Lemma "L’Éthiopie et Israël ont partagé une histoire similaire. Je ne peux pas penser à d’autres pays qui soient plus proches historiquement que ces deux-là. Pourtant, il y a un relation très limitée entre l’Éthiopie et Israël en matière technologique. Je pense que c’est possible de changer cela et d’obtenir une approche « gagnant-gagnant » qui bénéficiera aux talents et aux marchés de ces deux pays.
Israël peut être un grand modèle pour la technologie et l’écosystème de start-ups, en particulier pour les Éthiopiens. Lorsque nous parlons des relations israélo-éthiopienne, nous parlons souvent de la femme de Moïse qui se trouvait être éthiopienne. Je crois qu’il est possible de créer une telle relation étroite aujourd’hui en créant des ponts entre les start-ups israéliennes et éthiopiennes.


IsraelValley: Quelle est la prochaine étape au regard de votre relation avec l’Université de Tel Aviv?
Markos Lemma : “Nous avons organisé un événement de pitch session à venir en Éthiopie pour une délégation israélienne de business. Nous espérons que cette délégation apprendra beaucoup de choses sur les start-ups éthiopiennes et créera un lien significatif pour le futur. Nous contact à l’université, Caylee Talpert, dirige l’organisation et nous espérons que ce sera le début d’une réelle collaboration avec IceAddis.”


Source Israel Valley