jeudi 4 février 2016

La Banque d'Israël ne change pas son taux d'intérêt : 5 raisons d'attendre



Contrairement à la Fed américaine, la Banque d’Israël a décidé de ne pas relever son taux d’intérêt en février: celui-ci reste à 0,1%. Explications...



Le taux d’intérêt directeur en Israël reste fixé à 0,1% en février : ainsi en a décidé la commission monétaire de la Banque d’Israël. Contrairement à La Banque centrale américaine (Fed) qui vient de relever ses taux, Israël préfère attendre : les objectifs de croissance et d’inflation ne sont pas encore atteints, d’où la nécessité de ne pas modifier encore la politique monétaire basée sur des taux bas.
Inflation, croissance, commerce international, taux de change, immobilier : cinq raisons ont convaincu les sages de la banque centrale d’attendre encore, avant de modifier les taux.


1/ L’INFLATION EST TROP BASSE


Le but de la hausse des taux est de restreindre les pressions inflationnistes. Or en Israël, la tendance est à la baisse des prix. L’objectif gouvernemental est de contenir la hausse des prix entre 1 et 3% l’an, mais en 2015, le rythme annuel de l’indice des prix a été négatif (- 1%). D’autant plus que les prix contrôlés par l’Etat aussi sont à la baisse en 2016 : transports en commun, eau, électricité, etc. Pour ramener les prix dans le cadre de l’objectif officiel, il est nécessaire de maintenir des taux bas, ce qui encourage la consommation et les crédits.


2/ LA CROISSANCE RESTE MODÉRÉE


L’activité économique est en phase de croissance, mais à un rythme modéré. D’ailleurs, la Banque d’Israël vient d’abaisser ses prévisions de croissance de l’économie israélienne pour 2016 : le taux de croissance du PIB est ramené à 2,8%, notamment sous l’effet du ralentissement du commerce international. Le maintien d’un taux d’intérêt bas permet de soutenir l’activité et d’attendre le retour d’une croissance plus soutenue.


3/ LES TAUX REMONTENT LENTEMENT DANS LE MONDE


Malgré le relèvement des taux américains, les analystes internationaux considèrent que le relèvement des taux dans les principaux pays occidentaux sera plus lent et plus faible que prévu. Autre indice qui penche vers une lente remontée des taux : le FMI comme la Banque mondiale viennent de revoir à la baisse leurs prévisions du commerce international pour 2016 et 2017. Dans ce contexte incertain et instable, la Banque d’Israël préfère attendre que les nuages qui pointent à l’horizon (comme la crise de l’économie chinoise) s’éloignent.


4/ LE SHEKEL ENCORE TROP FORT


Au cours du mois de janvier, le cours du shekel s’est affaibli de 2% face au dollar, mais ce n’est pas suffisant. Vis-à-vis des principales devises, le taux du shekel continue de handicaper les exportations israéliennes et de rogner la rentabilité des entreprises. En maintenant un taux d’intérêt bas, la Banque d’Israël réduit la rentabilité des capitaux spéculatifs étrangers qui ont tendance à tirer le shekel vers le haut.


5/ LES PRIX DU LOGEMENT RALENTISSENT


Le rythme d’augmentation du prix des logements en Israël commence à se ralentir ; au cours des douze derniers mois, les logements ont vu leur prix moyen augmenter de 7,6% seulement. L’accélération de la construction va contribuer à augmenter l’offre de logements et à tirer les prix vers le bas ; avec le recul des prix des logements, c’est aussi le volume des crédits hypothécaires qui commencera à baisser, indépendamment du niveau des taux d’intérêt.


Jacques Bendelac (Jérusalem)


Source Israel Valley