mercredi 4 mai 2016

PV de stationnement : l'Israélien est perçu comme une vache à lait






Les municipalités israéliennes ont trouvé un moyen facile d’augmenter leurs ressources : limiter les places de stationnement pour accroître les PV. L’automobiliste israélien en a marre : il devient la “vache à lait” des municipalités. Les PV de stationnement se multiplient, devenant pour les pouvoirs locaux une méthode commode pour renflouer leurs caisses...







CASINO DE LA CHANCE


Car trouver dans une grande ville israélienne une place de stationnement autorisée et bon marché est un pur fruit du hasard ; beaucoup d’automobilistes exaspérés n’hésitent plus à parler du « casino de stationnement » comme si la chance devenait le seul critère pour parvenir à garer sa voiture dans une rue ou parking urbain.
Et lorsque l’Israélien finira par trouver un stationnement autorisé, il s’abstiendra souvent de payer car le tarif est trop cher.
Comment Israël en est arrivé là ? Certes, la pénurie de places de stationnement n’est pas la seule explication.
En fait, les municipalités israéliennes sont mues par deux motivations opposées : d’une part, elles tentent d’augmenter le nombre de places de stationnement pour répondre à la demande de leurs administrés ; mais dans le même temps, elles doivent préserver une source importante de revenus que représentent les PV de stationnement, et donc limiter les places disponibles.


ACTIVITÉ FRUCTUEUSE


Les municipalités n’hésitent plus à augmenter le tarif des PV, en même temps que les effectifs de la police municipale sont renforcés. Résultat : le « marché des PV » est devenu une activité fructueuse et en plein essor. Désormais, les villes d’Israël imposent des PV de stationnement parmi les plus élevés au monde.
Les comptes 2015 des municipalités israéliennes, qui viennent d’être publiés, permettent de comprendre l’ampleur des sommes mises en jeu dans ce « casino ». Le record est détenu par la ville de Tel Aviv qui voit chaque jour des milliers de véhicules se garer sur son territoire.
En 2015, les recettes des amendes de stationnement se sont montées à 129 millions de shekels en 2015 (30 millions d’euros) et la municipalité estime qu’elles monteront à 136 millions en 2016.


TEL AVIV DEVANT LOS ANGELES


Comparé au nombre de véhicules circulant à Tel Aviv, le montant moyen des PV est de 543 shekels par véhicule et par an. À Los Angeles, le même calcul réalisé par le quotidien Globes montre que le montant moyen serait de 41 dollars ou 160 shekels par véhicule : un Telavivien paierait trois fois plus de PV qu’un Angelin.
Au second rang des villes israéliennes pour le montant des PV payés, se trouve Jérusalem : 50 millions de shekels en 2014 (12 millions d’euros) et 52 millions en 2015.
Viennent ensuite Haïfa (35 millions de shekels en 2015), Beer-Sheva (26 millions de shekels), Hadera (13 millions de shekels), Ramat-Gan (10 millions de shekels) et Raanana (6 millions de shekels).


Jacques Bendelac (Jérusalem)


Source Israel Valley