lundi 2 mai 2016

Rentrée économique en Israël : les indicateurs restent contrastés



“Retour à la normale” : après la trêve de Pessah, l’activité économique en Israël retrouve sa vitesse de croisière et tente de rattraper son retard. L’activité économique a tourné au ralenti durant toute la semaine de Pessah ; à l’exception de quelques secteurs privilégiés, comme les loisirs et la restauration, les principales entreprises et administrations du pays se sont octroyés huit jours de vacances...







Cette semaine, les festivités de Pessah ne sont plus qu’un souvenir. Beaucoup d’Israéliens sont rentrés de vacances et se sont remis au travail : certains dès hier dimanche, d’autres ont prolongé les festivités jusqu’à ce lundi, Mimouna oblige.
Les préparatifs de la semaine de Pessah ont failli faire tomber aux oubliettes toute une série d’indicateurs économiques publiés la veille du Seder et qui confirment que la rentrée sera difficile en matière de conjoncture économique. En effet, l’Institut israélien de la Statistique a indiqué, le 21 avril dernier, que les principaux indicateurs de l’économie israélienne pour le premier trimestre 2016 étaient contrastés.
Qu’on en juge : d’une part, les importations de marchandises et le chiffres d’affaires du commerce sont à la hausse, alors que les chiffres du chômage restent bas et stables ; de l’autre, les exportations de marchandises, l’indice des prix et la production manufacturière sont en baisse. Ces chiffres contradictoires rendent difficile le décryptage de l’évolution de l’économie israélienne.


IMPORTATIONS DE MARCHANDISES : BONNE TENUE


Commençons par les bonnes nouvelles : les importations de marchandises se tiennent bien. Elles ont augmenté de 5,6% durant le premier trimestre de 2016 en tendance annuelle. D’un côté, les entreprises ont importé davantage de produits d’investissement (+ 18,1%), ce qui signifie que les patrons israéliens restent confiants dans l’avenir. De l’autre, la valeur des matières premières importées a baissé de 0,3% depuis le début de l’année, ce qui réduit d’autant les coûts de production.


COMMERCE : CHIFFRE D’AFFAIRES EN HAUSSE


Du côté de la demande intérieure, le principal indicateur est l’indice des ventes du commerce de détail. Celui-ci se tient bien, même s’il tend à se ralentir. Il a augmenté de 0,6% durant le premier trimestre 2016, après une hausse de 3,7% au trimestre précédent.


EMPLOI : CHÔMAGE FAIBLE ET STABLE


Résultat de la bonne tenue générale de l’activité économique : depuis quelques mois déjà, le chômage est tombé à son plus bas niveau (5,3%) et il ne montre pas de signe de changement. Israël ne connaît donc pas de chômage comme la plupart des pays occidentaux, mais au contraire, il existe une pénurie de main d’œuvre : au premier trimestre 2016, on relevait 90.500 emplois vacants, faute de candidats pour les remplir.


EXPORTATIONS : LA DÉBÂCLE


Passons aux mauvaises nouvelles. Les exportations de marchandises sont dans le rouge depuis le début de l’année ; de janvier à mars, elles ont chuté de 14,1% en rythme annuel. Les seules exportations de produits manufacturés ont même perdu 15,6% de leur valeur depuis le début 2016. La baisse des exportations a été la plus marquée pour les produits de haute technologie (- 24,4%), alors que les produits de l’industrie traditionnelle ont vu leurs exportations se redresser (+ 7,9%).


PRODUCTION INDUSTRIELLE : NOUVELLE BAISSE


Après quelques mois de stabilité, l’indice de la production manufacturière est reparti à la baisse. Au premier trimestre de 2016, il a perdu 2,2% en tendance annuelle. Le détail de la production par branche indique une amélioration de la production dans les secteurs des technologies de pointe (+ 2,2%), alors que la production industrielle dans le secteur traditionnel a reculé de 2,3%.


PRIX : TENDANCE À LA DÉFLATION


Même inquiétude du côté de l’évolution des prix : Israël s’enfonce dans une spirale déflationniste qui devient dangereuse. De janvier à mars 2016, l’indice des prix à la consommation a reculé de 0,8%. Cette baisse s’ajoute à la baisse des prix déjà observée sur toute l’année 2016 (- 1,2%). En neutralisant le poste du logement (qui a toujours tendance à augmenter), la baisse des prix est encore plus marquée : – 2,0% sur toute l’année 2015 et encore une baisse de 2% depuis le début 2016.


Jacques Bendelac (Jérusalem)


Source Israel Valley