lundi 13 juin 2016

Le symbole de Sarona







Le choix de Sarona, au cœur de Tel-Aviv, pour y commettre l’attentat meurtrier du mercredi 8 juin n’est pas anodin. Les maisons construites par une communauté allemande protestante, la société des Templiers, venue s’installer en « Terre Sainte » pour y créer une colonie agricole, selon une architecture typique de leur pays d’origine, devaient être démolies...







Ces derniers, après avoir manifesté pour une grande part leur soutien au nazisme, ont été chassés par le pouvoir mandataire britannique, qui ont occupé les lieux.
C’est là-même que se sont installées les premières institutions de l’État d’Israël en lutte pour son indépendance, entreposant dans les caves les premières pièces détachées d’avions, les machines à écrire de l’administration… Des associations pour la préservation du patrimoine ont obtenu de conserver 18 maisons, déplaçant certaines sur des rails, avec la création d’un centre commercial.
C’est donc un concentré de l’histoire d’Israël qui se trouve à Sarona, depuis l’installation d’une communauté chrétienne à l’occupation britannique et aux débuts de l’Etat d’Israël.
 
Construit à côté de ces maisons, le centre commercial de Sarona abritant un marché couvert, est un symbole du dynamisme et de l’ouverture de la société israélienne malgré la pression constante pesant sur son existence, depuis la création de l’État d’Israël.
Enfin le quartier général de l’armée est situé en face de Sarona.
 
En choisissant précisément Sarona, au cœur de Tel-Aviv, dans ce lieu à la fois chargé d’histoire, touristique et proche du pouvoir, l’acte des auteurs de cet attentat, qui a tué 4 personnes et blessé 16 autres, envoie un message clair aux Israéliens : ces Palestiniens originaires de Hebron, déguisés en Juifs ultra-orthodoxes, voudraient démontrer qu’il n’existe aucun pouce du territoire sur lequel les Israéliens sont à l’abri, qu’il s’agisse de Jérusalem ou de Tel-Aviv.
 
Porteurs d’un projet, comme l’exprime la charte du Hamas, visant au meurtre et à l’expulsion massive de la population juive, ils nient à l’instar de la dernière résolution de l’Unesco que la France regrette avoir voté, tout lien historique entre judaïsme et « terre sainte », entre peuple juif et Israël. Seront-ils comme d’autres auteurs d’attentats célébrés comme des martyrs? Ils cherchent ainsi à interdire toute coexistence ou paix future.
 
 
Or, face à de tels actes, l’une des institutions d’Israël est remarquable, le Maguen David Adom, i.e. bouclier de David, affiliée à la Croix Rouge Internationale. Composée principalement de bénévoles représentant toutes les composantes de la société israélienne, juifs laïques ou orthodoxes, arabes, chrétiens, musulmans, elle intervient avec une rapidité extraordinaire sur les lieux des attentats, quels que soient les risques, pour porter les premiers secours et transporter les blessés à l’hôpital le plus proche.
Le MDA a réaffirmé récemment, en réponse à des tentatives de remise en cause, que sa règle de conduite était de secourir en priorité les blessures les plus graves, qu’il s’agisse des victimes ou des auteurs des attentats. Malgré les priorités intérieures, le MDA participe également à des opérations humanitaires à l’extérieur, du Népal à la Turquie.
 
C’est en continuant d’opposer chaque jour l’universalisme à la barbarie, tels que le fait le MDA en Israël, que se réalise la parole talmudique : « qui sauve une seule vie, sauve un monde ».
 
Olivier Kaplan


Source JewPop