dimanche 18 décembre 2016

Chaplin’s World, bienvenue chez Charlot



Le musée aménagé, avec l’aide du Grévin, dans l’ancienne demeure de Charlie Chaplin et de sa famille, à Corsier-sur-Vevey, sur les rives du lac Léman En Suisse, revisite avec bonheur la vie et l’œuvre du célèbre comique....



C’est une belle demeure bourgeoise, sur les hauteurs du lac Léman. Avec, devant, ouvrant sur le jardin, une rotonde à colonnes où il faisait bon se retrouver en famille. C’est là, dans le manoir de Ban, à Corsier-sur-Vevey, que Charlie Chaplin, le père du célèbre Charlot, a passé ses vingt-cinq dernières années. Britannique de naissance, le comique n’avait pas prévu de finir sa vie en Europe.
En effet, dès 1914, il avait trouvé gloire et fortune à Hollywood. Si en 1953, il s’est installé en Suisse, c’était pour échapper à la commission McCarthy qui, aux États-Unis, voulait le faire tomber pour de supposées sympathies communistes et pour ses frasques sentimentales.
C’est donc dans le cadre hors du commun du manoir de Ban qu’après de longues péripéties a été réalisé le Chaplin’s World, par Philippe Meylan, architecte suisse, et Yves Durand, scénographe québécois, en partenariat avec le Musée Grévin dont le savoir-faire trouve, là, une extraordinaire vitrine.

Des figures de cire bluffantes

On aurait pu craindre une sorte de Disneyland. Rien de tel, heureusement. On visite avec émotion les 300 m2 de la maison où est reconstituée l’existence hyper-réglée de l’acteur toujours souriant en public, mais autoritaire et mélancolique dans l’intimité : le salon où il jouait d’instinct du piano et du violon, la salle à manger, couvert dressé, où il dînait avec sa femme, Oona O’Neill, et leurs huit enfants à 18 h 45 pétantes, la bibliothèque, les chambres…
Sont aussi évoquées des célébrités comme Einstein ou Churchill qui sont venues l’y saluer. Petit clin d’œil : sur une table, des cartes font une réussite toutes seules !
Les figures de cire – celles de Chaplin et d’Oona O’Neill notamment – qui peuplent les pièces sont extraordinairement réussies. Il arrive aussi qu’on confonde l’une ou l’autre avec des visiteurs. Au mur, un écran projette des films de famille, souvent joyeux, tournés par Oona O’Neill.

Ici et là, des panneaux didactiques reviennent sur les convictions humanistes du comique, notamment sa vision critique de la société de consommation ou du travail à la chaîne. Ceux qui connaissent mal Chaplin le découvriront avec bonheur, les autres verront avec plaisir photos et extraits de films. Tous riront souvent aux éclats !

Dans l’univers de Chaplin

À côté du manoir, un studio de 1 350 m2, spécialement aménagé, revisite la carrière de Chaplin. Le visiteur y pénètre par une grande salle de cinéma où un film évoque, en dix minutes, le cinéaste et son œuvre. Le parcours se poursuit par une reconstitution de Easy street, la misérable rue londonienne où le comique est né dans une famille sans le sou.
Dans le sous-sol avec salle de montage, Charlot revit dans le décor de ses films, grandeur nature : la maison en bois de La Ruée vers l’or, la prison des Temps modernes, le salon du barbier juif du Dictateur. Dans cet univers d’illusion mêlant reconstitutions, diffusion en continu d’extraits de films culte et documents d’archive, on retrouve un regard d’enfant. Attention de ne pas manquer, à côté des célèbres chaussures de Charlot, les documents inédits exposés.
Chacun trouve ainsi son compte dans ce musée, auquel on peut consacrer deux heures comme une journée sans s’ennuyer. Il est possible de déjeuner sur place et pourquoi pas d’aller au cimetière de Corsier où repose Chaplin. Pas étonnant que l’objectif de 300 000 visiteurs annuels soit déjà dépassé.

Paula Boyer (à Corsier-sur-Vevey Suisse)

Source La Croix
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