jeudi 16 février 2017

Liban : L’ONU rappelle que les résolutions 1559, 1680 et 1701 prévoient clairement le désarmement de toutes les milices

 
 
La polémique déclenchée par les propos tenus par le président de la République, Michel Aoun, en faveur du maintien de l'arsenal du Hezbollah s'est poursuivie hier, entre partisans et opposants aux déclarations du chef de l'État. M. Aoun avait, rappelons-le, répondu à une question sur les armes du Hezbollah au cours d'une interview accordée à la chaîne égyptienne CBC, estimant que ces armes devraient être maintenues tant que des terres libanaises sont occupées par Israël....Détails.......



Au lendemain du tweet de la représentante du secrétaire général de l'ONU au Liban, Sigrid Kaag, qui avait évoqué au bon souvenir des responsables libanais la résolution 1701 du Conseil de sécurité, « vitale pour la stabilité et la sécurité du Liban », rappelant que « cette résolution appelle au désarmement de tous les groupes armés » et qu'il ne doit pas y avoir « d'armes hors du contrôle de l'État », c'est le porte-parole de l'ONU à New York, Farhan Haq, qui est monté au créneau.
La correspondante de L'Orient-Le Jour à New York, Sylviane Zehil, rapporte à ce propos qu'en réponse aux propos attribués au président Aoun, M. Haq a rappelé que « les résolutions 1559, 1680 et 1701 du Conseil de sécurité appellent clairement à la dissolution et au désarmement de toutes les milices libanaises et non libanaises ».
« Les rapports précédents du secrétaire général ont déclaré que les milices devaient être désarmées et que le maintien des armes par le Hezbollah et d'autres groupes hors du contrôle de l'État restreignait la capacité du Liban à exercer sa pleine souveraineté et sa pleine autorité sur son territoire », a ajouté le porte-parole des Nations unies.

« Nous considérons que l'adhésion à toutes les résolutions pertinentes est d'une importance vitale pour la stabilité du Liban. Nous encourageons le Liban à saisir l'élan politique actuel pour reprendre les discussions sur une stratégie de défense nationale dans le cadre d'un processus mené par les Libanais », a-t-il noté.

Le Hezbollah applaudit

De son côté, le bloc parlementaire du Hezbollah, réuni hier à Haret Hreik sous la présidence du député Mohammad Raad, a « apprécié à leur juste valeur les positions nationales et claires prises par le président de la République, le général Michel Aoun ».
« Il a surtout rappelé la nécessité du maintien de la résistance et le besoin que le Liban a de préserver cette dernière », a affirmé le bloc du Hezbollah. « Il a également exprimé sa confiance dans la volonté de la résistance de préserver la stabilité intérieure, soulignant son rôle positif aux côtés de l'armée libanaise face aux agressions israéliennes et pour la libération de ce qui reste comme territoires libanais occupés », a noté le bloc dans un communiqué publié à l'issue de la réunion.
« Cette compréhension profonde et sûre d'elle-même a mis les points sur les i et corrigé toute confusion, réduction ou remise en cause délibérée de l'importance du maintien de la résistance et de la complémentarité de son rôle et de ses performances dans le cadre du projet d'édification de l'État », poursuit le communiqué du Hezbollah.
« Le bloc exprime son soutien total aux positions nationales du président de la République, qui dénotent un attachement aux relations fraternelles avec les pays arabes et à l'identité palestinienne, qu'il convient de préserver et de protéger de toutes les tentatives israéliennes de les annihiler », ajoute le texte.
Dans le même esprit, le comité de coordination des partis dits « nationaux » (pro-Assad) a dénoncé vigoureusement hier « les déclarations et prises de position de certains députés du 14 Mars qui s'en sont pris au président de la République », fustigeant « le retour à un discours provocateur contre le chef de l'État parce qu'il a souligné son attachement aux constantes nationales et au droit de la résistance à se battre contre 'l'occupation israélienne' pour libérer les territoires libanais occupés ».
Selon ces partis, l'objectif de cette campagne menée par le 14 Mars vise à « empêcher la mise en application du discours d'investiture dans toutes ses clauses », à « torpiller les orientations réformistes » du président de la République et à « parasiter le rôle de la résistance dans la protection du Liban des dangers sioniste et takfiriste ».
Pour le député du bloc du Changement et de la Réforme, Ghaleb A'awar, Michel Aoun n'a fait qu'« exprimer la position officielle de l'État libanais ». Selon lui, les détracteurs du chef de l'État tentent de semer la discorde entre le Premier ministre et lui.
Au plan local, seul le Courant indépendant de l'ancien vice-président du Conseil Issam Abou Jamra a critiqué hier les propos du chef de l'État, estimant qu'ils constituent « une violation du discours d'investiture et de la Constitution et portent atteinte aux relations du Liban avec la communauté internationale en général, le Golfe et les pays arabes en particulier ».
« Au lieu d'annoncer le renforcement de l'armée, il a affirmé que l'armée n'était pas forte, ce qui sape le moral de la troupe (...) », a affirmé le courant dans un communiqué, à l'issue de sa réunion hebdomadaire.
« Il a oublié que le Hezbollah se bat depuis cinq ans contre l'opposition en Syrie même sans l'accord de l'État libanais », note encore le communiqué.
Quant au ministre d'État à la Planification, Michel Pharaon, il a constaté que cette polémique prouve la nécessité de poursuivre le débat sur la stratégie de défense au sein du comité de dialogue national.
Source L'Orient le Jour
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