mercredi 15 mars 2017

Gaza : une île pour la paix ?

 
 
Une île artificielle pour désenclaver (et désengorger) la bande de Gaza, mais aussi et surtout pour sortir de la crise le processus de paix israélo-palestinien ? L'idée n'est pas nouvelle. Ce projet avait été discuté dans le cadre des accords d'Oslo, il y a plus de vingt ans.....



Le mémorandum de Charm el-Cheikh de 1999 prévoyait même que son chantier pourrait débuter avant le début du nouveau millénaire.
Réactivé à intervalles réguliers depuis lors, le projet est au point mort depuis la prise de contrôle de l'enclave palestinienne par le Hamas en juin 2007. Cela fera bientôt dix ans.
La construction de cet îlot verra-t-elle finalement le jour ? Diverses études ont démontré que sa faisabilité technique et son coût (de l'ordre de 5 à 10 milliards de dollars) ne semblent pas irréalistes.

Développement d'activités industrielles

Le ministre israélien des Transports Yisrael Katz a réactivé l'idée en 2011 puis, une nouvelle fois, en juin 2016.
Neuf mois plus tard, rien n'a avancé. Les autorités palestiniennes refusent, de fait, que ce projet soit conduit par le gouvernement israélien. Plusieurs associations de protection de l'environnement sont, par ailleurs, hostiles au lancement de ces travaux pour des motifs écologiques.
La publication, fin février 2017, d'un rapport très sévère du contrôleur de l'action gouvernementale sur la politique mise en place par Benjamin Netanyahu vis-à-vis des populations palestiniennes pourrait cependant donner un coup de fouet au projet.
La bande de Gaza est aujourd'hui surpeuplée : plus de 1,8 million d'habitants (estimation 2014) vivent sur ce territoire de 365 kilomètres carrés. Elle est confrontée à une crise économique provoquée par le blocus qu'imposent Israël et l'Égypte afin d'empêcher l'acheminement d'armes aux mouvements armés locaux, mais aussi par l'absence de projets de développement économique des autorités locales.
Comme le révèlent les associations humanitaires qui œuvrent sur place : les quelque huit cents camions qui entrent quotidiennement à Gaza pour apporter nourriture et vivres ne suffisent pas à répondre à tous les besoins de la population locale.
La création d'une île artificielle de 6 kilomètres carrés, reliée par un pont de 3 kilomètres, outre le fait qu'elle donnerait du travail à une population où le taux de chômage bat tous les records, flirtant avec les 45 %, pourrait permettre le désenclavement et le développement d'activités maritimes mais aussi industrielles, que ce soit dans l'énergie ou pour dessaler l'eau de mer. Le tissu économique local "est incapable de fournir des emplois en l'état actuel des choses, d'où l'importance de projets extérieurs", exposait Steen Lau Jorgensen, directeur de la Banque mondiale pour la région, dans un rapport, en 2015.

"Bombe à retardement"

C'est pourquoi bien que le Premier ministre de l'État hébreu ait manifesté son hostilité au projet, plusieurs personnalités continuent de militer en faveur de cet îlot.
À commencer par une frange importante de l'état-major israélien, qui répète depuis plusieurs mois que le désespoir dans lequel est plongée la jeunesse gazaouie peut conduire, à court terme, à un retour des violences.
"Si nous ne faisons rien, Gaza explosera à nouveau. C'est une bombe à retardement", soulignait ainsi le chef du renseignement militaire, le général Hertzi Halevy, dans un récent échange avec des autorités civiles.
Source Le Point
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