mardi 21 novembre 2017

"Ils", les enfants soldats d’Hitler.....


Ils étaient jeunes. Certains n’avaient pas 10 ans. Dans l’Allemagne de l’Entre-deux-guerres traumatisée par une défaite qu’elle refusait d’admettre, on leur avait martelé qu’ils étaient le ferment du renouveau, que, par eux, le pays retrouverait sa grandeur, qu’ils assureraient le triomphe de la race aryenne.....Détails.......



On ne leur avait pas dit qu’ils seraient aussi – et peut-être surtout – chair à canon. Engagés sur tous les fronts. Ultimes défenseurs d’un Berlin écrasé sous les bombes.
Gamins mal armés qui jouaient aux grands guerriers. Sauf qu’ils n’étaient pas grands, que nombreux sont ceux qui, participant à des combats ou des exécutions de sommaires, ont craqué, se sont mis à pleurer.
« Ils », ce sont les enfants des Jeunesses hitlériennes auxquelles David Korn Brzoza, auteur de La Chute du Reich en 2015 et Après Hitler en 2016, consacre ce documentaire. Riche et dense. Terrible et glaçant.
S’appuyant sur des documents d’archives (photographies, actualités cinématographiques, films de propagande…), il démonte la mise en place par les nazis, dès 1926, de cette folle machine à broyer les cerveaux à grand renfort de rassemblements de masse, d’appels au courage et à la volonté sur le modèle du scoutisme (mais dénaturé !), de pseudo-cours sur la race inférieure et maudite d’Israël.
Et, bien sûr, de serments de fidélité renouvelés au Führer, trônant au-dessus de tout et de tous, et même des parents que certains « jeunes hitlériens » n’ont pas hésité à dénoncer. On pense à Daech, évidemment.
Les instants les plus forts sont constitués par les témoignages de « vétérans ». David Korn Brzoza en a retenu une dizaine.
À commencer par celui de Solomon Perel, dont la cinéaste Agnieszka Holland adaptait en 1990 l’autobiographie sous le titre Europa Europa.
Obéissant aux objurgations de sa mère – « tu dois vivre ! » –, il a caché, nié sa judéité, avant de se laisser enrôler, doté d’un bel uniforme à croix gammée. Sa mère, elle, est morte gazée.
 

Didier Méreuze

Source La Croix
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