lundi 20 novembre 2017

Un Angoumoisin dépouillé et battu des mois: des membres du FN supporters de l'ACFC visés

 
Un Angoumoisin de 46 ans aurait été racketté et battu plusieurs mois par des supporters du club de football, ex-candidats pour le FN. Sa famille veut «alerter l’opinion» et avance des motifs «antisémites»........Détails..........



Séquestré, battu, dépouillé de ses biens, de son argent, son appartement dévasté, les murs salis de croix nazies, d’insultes antisémites et homophobes. Un Angoumoisin de 46 ans dit avoir vécu un véritable calvaire pendant plusieurs mois.
Une descente aux enfers sordide qui s’est achevée début octobre. Après plusieurs jours sans donner de nouvelles suite, selon lui, à une dernière scène très violente, cet intérimaire a finalement porté plainte pour extorsion et violences volontaires avec arme.
Trois suspects sont visés par la plainte. Des supporters de l’ACFC, le club de football angoumoisin, comme la victime.
Deux d’entre eux ont été candidats pour le Front national à des scrutins locaux. Une enquête a été ouverte, mais selon nos informations, les trois hommes, un âgé d’environ 35 ans, les deux autres d’une vingtaine d’années, n’ont pas encore été entendus.

Un compte Facebook piraté et nauséabond

Les images sont insoutenables, autant que les textes, truffés de fautes, de haine et de mauvais goût.
Le compte Facebook de la victime, piraté depuis des mois, est toujours régulièrement mis à jour alors que ce dernier est coupé de tout moyen de communication depuis fin septembre.
On y voit notamment des photos de lui dans des postures dégradantes, notamment le visage entièrement peint de noir, gisant au sol. Une scène qui date d’environ un an et qui avait alerté le père de la victime.
«Une main courante avait été déposée, mais mon neveu n’osait rien dire. À partir de ce moment-là, il est devenu mutique pendant des mois.
Jusqu’à finir par parler après la dernière scène de violence», raconte Jacques Petit-Jean, l’oncle de la victime.
La famille a tenté en vain de clore le compte. Ne disposant plus des codes d’accès, elle s’est heurtée à un mur.

«La vérité doit sortir»

La famille de la victime dit pourtant «vivre dans la terreur» de ce groupe de jeunes hommes qui seraient venus à plusieurs reprises, y compris ces derniers jours, les intimider et les menacer jusqu’au domicile familial. L’Angoumoisin qui a porté plainte, décrit comme «fragile» par ses proches, a été hospitalisé puis placé dans un établissement de soins.
Loin de Charente, Jacques Petit-Jean, son oncle, historien retraité, désireux que «la vérité sorte», a décidé de parler pour son neveu.
Il a ainsi publié ce mardi un article dans Tribune juive, un webmagazine qui s’affiche «républicain, laïque, admirateur de l’État d’Israël» . Un article largement partagé sur les réseaux sociaux jusqu’en Charente, qui avance que les motifs de l’agression seraient

«entre autres antisémites».

Contacté par téléphone, Jacques Petit-Jean détaille le «calvaire» de son neveu. «Quand il a fini par parler après des mois de mutisme, on a pu constater que ses oreilles avaient été brûlées, qu’on lui avait versé dans le dos un liquide corrosif, qu’il avait reçu des coups sur tout le corps. Son traumatisme est énorme, son élocution est très affectée, sa mémoire aussi. Pour lui, plus rien ne sera comme avant.»
Selon cet oncle, l’épilogue ultra-violent s’inscrit dans une trajectoire «prévisible» , celle d’un «homme fragile psychologiquement qui s’est lié d’amitié il y a environ quatre ans avec un groupe de personnes qui lui ont fait croire à une amitié pour finir par abuser de lui, le déposséder de tout, de son argent, de ses biens, de sa dignité» .
Sur son compte Facebook, sans aucun doute piraté depuis des mois, on peut retracer avec des images très explicites le fil de son calvaire. «Il les a rencontrés parce qu’ils étaient supporters du même club de foot. Tout a commencé sans doute par des soirées bien arrosées. Il a été trop bavard, a dû faire état des biens familiaux.
Il a développé une addiction à l’alcool, c’est certain. Une relation de dominant-dominé s’est vite instaurée. Il a d’abord été racketté, pendant des mois, contraint de verser jusqu’à 1 000 euros chaque mois.
Il a ensuite été menacé, brutalisé, victime d’humiliations incroyables en se faisant peindre la tête et les mains en noir par exemple.
Il a aussi été contraint de cambrioler la maison de ses parents, de son propre frère, handicapé, d’y voler de nombreux objets. Ils lui ont pris son véhicule que l’un d’eux utilise toujours», détaille Jacques Petit-Jean.

Une dizaine de plaintes déposées depuis un an

Le père de la victime aurait voulu à de nombreuses reprises «protéger» son fils. Il aurait déposé une dizaine de plaintes depuis un an.
«Quand il a compris que son fils était battu, racketté, que l’emprise était insurmontable, il a effectué des signalements, a porté plainte, a tenté de mettre en œuvre une protection.
Des démarches qui ont provoqué la colère des agresseurs qui se sont montrés plus menaçants, plus pressants» , ajoute l’oncle qui explique avoir fait le lien entre ces personnes et «le milieu frontiste» .
Son neveu, comme deux des suspects, ont même fait partie d’une liste Bleu Marine pour des élections municipales à Angoulême. «Il a été contraint de s’inscrire sur cette liste» , assure Jacques Petit-Jean qui dit témoigner en accord avec son frère.
La famille affirme attendre que les auteurs soient «arrêtés» et traduits devant la justice pour «répondre de leurs actes barbares» .
Patrick Triaud, le président de l'ACFC, a immédiatement réagi à cette affaire. Il est abasourdi et tient à préciser que cette histoire, qui salit l'image du club, n'a absolument rien à voir avec l'ACFC.
Source Charente Libre
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