mercredi 17 janvier 2018

L’espace et ses enjeux: La militarisation du Cosmos en questions

 
Le chef de la diplomatie russe a dénoncé les projets américains de déployer des armes dans l’espace. Selon lui, la militarisation de l’espace est susceptible de miner la sécurité internationale. Les projets de militarisation de l’espace développés par les États-Unis donneront «une dimension très négative» aux problèmes de la sécurité internationale, a martelé Sergeï Lavrov lors de la conférence de presse dédiée au bilan diplomatique de 2017.......Détails........
Lavrov a rappelé que la Russie et la Chine menaient une initiative commune sur le non-déploiement des armes dans l’espace, soumise il y a quelques ans lors de la Conférence du désarmement de l’Onu.
«Malheureusement, à cause de la position des États-Unis les discussions concernant ce traité n’ont pas encore été entamées. Les autres [pays] comprennent l’urgence de ce problème mais les États-Unis continuent à mûrir des projets de militarisation du cosmos, qui consistent en le déploiement d’armes dans l’espace, ce qui apporterait une dimension supplémentaire très négative aux problèmes de la sécurité internationale», a déclaré le chef de la diplomatie russe.
De plus, il a souligné que la Chine et la Russie étaient les auteurs du projet de la convention sur la prévention des attaques terroristes faisant usage d’armes chimiques et biologiques dans le cadre du Conférence du désarmement de l’Onu.
Selon M.Lavrov, cette initiative est «également entravée par les États-Unis».

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La Première Commission de l’Assemblée générale des Nations unies a approuvé la résolution sur la prévention d’une course aux armements dans l’espace. Les USA, la France, le Royaume-Uni, Israël et l’Ukraine ont voté contre.
L’Assemblée générale compte lancer les pourparlers pour élaborer un document juridiquement contraignant sur la démilitarisation de l’espace. La résolution n’a pourtant aucune chance d’être adoptée au Conseil de sécurité des Nations unies, dont trois États membres permanents ont voté contre.
Pourquoi Washington bloque-t-il les tentatives d’interdire le déploiement d’armes dans l’espace ?
La Première Commission de  l’AG des Nations unies chargée des questions de désarmement et de sécurité internationale a approuvé à la majorité le projet de résolution intitulé «Mesures pratiques pour prévenir une course aux armements dans l’espace».
Le document a été soutenu par les représentants de 121 États avec 45 abstentions (essentiellement des diplomates de pays européens). Les représentants des USA, de la France, du Royaume-Uni, d’Israël et de l’Ukraine se sont prononcés contre.
Les auteurs de la résolution appellent instamment à ouvrir immédiatement les négociations sur la mise au point d’un document juridiquement contraignant qui interdirait de déployer des armes dans l’espace.
La Première Commission a également approuvé plusieurs autres résolutions concernant la démilitarisation de l’espace. D’après l’information publiée sur le site de l’Onu, les documents ont été initiés par la Russie et les USA n’en ont approuvé aucun.
Le représentant de Washington s’est notamment opposé au projet de résolution interdisant «le déploiement en premier d’armes dans l’espace».
La Russie a attiré l’attention de la commission sur l’importance de préserver l’espace extra-atmosphérique afin de pouvoir continuer à effectuer des recherches purement pacifiques.
D’après Moscou, des mesures irresponsables ont été entreprises dans le secteur spatial par le passé, qui ont poussé le monde au seuil de la catastrophe, souligne le site de l’Onu.
Les représentants russes pensent qu’une campagne sans précédent a été lancée pour discréditer les tentatives de la communauté internationale de prévenir la course aux armements dans l’espace. A cet égard, les diplomates russes ont appelé les pays membres de l’Onu à empêcher l’hégémonie d’un seul État (sous-entendu les USA) dans l’espace extra-atmosphérique.
Comme l’a expliqué le représentant de la délégation américaine au sein de la Première Commission, les résolutions ne donnent pas de définition suffisamment claire des armes qui doivent tomber sous le coup de l’interdiction.
D’après Washington, les armements antisatellites terrestres (qui seraient à disposition de la Russie et de la Chine, comme sont persuadés les USA) ne correspondent pas aux «exigences de transparence et de confiance». C’est pourquoi il est nécessaire d’instaurer un régime d’inspection des systèmes antisatellites.
Le représentant américain au sein de la commission a déclaré que la résolution interdisant le «déploiement en premier d’armes dans l’espace» n’était pas dans l’intérêt des USA en matière de sécurité. Il a noté que Washington était prêt à évoquer au niveau des experts gouvernementaux les paramètres d’un éventuel accord avec Moscou et Pékin sur la démilitarisation de l’espace.

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La Russie et la Chine ont exprimé plusieurs fois leurs préoccupations quant aux projets américains de conquête militaire de l’espace.
Il est question d’un éventuel déploiement en orbite d’appareils capables de neutraliser des satellites, d’éliminer des missiles et des cibles terrestres.
La militarisation de l’espace est une composante de la mise en place de la défense antimissile globale des USA (ABM).
Le Pentagone y travaille depuis 1983 dans le cadre du programme Initiative de défense stratégique (IDS), qui vise à mettre au point un système de défense antimissile avec des éléments installés dans l’espace.
Les USA comptaient développer une arme fonctionnant selon des «principes physiques différents». Avec la fin de la Guerre froide, l’IDS a été gelé mais le Pentagone n’a pas suspendu les travaux de développement sur la création d’armes spatiales.
Comme le rapportent les médias américains, Moscou et Pékin craignent particulièrement le laboratoire volant américain Boeing X-37, qui rappelle le vaisseau soviétique Bouran. Selon les informations ouvertes, le Boeing X-37 peut transporter des cargaisons en orbite. Le commandement américain ne dévoile pas les missions que remplit cet avion unique.
Les experts russes supposent que le Boeing X-37 peut être utilisé pour le renseignement, par exemple pour inspecter les satellites et éventuellement les mettre hors service.
Les spécialistes militaires occidentaux sont persuadés que Moscou et Pékin ont considérablement avancé dans le développement d’armements antisatellites terrestres. Ils prétendent que la Russie teste le missile antisatellite PL-19 Noudol, et la Chine le missile extra-atmosphérique Dong Neng-3 (DN-3).
Selon les prévisions de l’Institut international d’études stratégiques (IISS), la course aux armements spatiaux continuera de prendre de l’ampleur. Les analystes annoncent que le nombre de satellites militaires sera supérieur à mille d’ici 2020.
A l’heure actuelle, les USA disposent de 127 satellites différents contre 94 pour la Russie et 72 pour la Chine.
Nombre d’experts soulignent que le contrôle de l’espace extra-atmosphérique permet de suivre la situation dans toute région du monde, et que le déploiement d’armes en orbite offre la possibilité d’infliger des dégâts maximaux à un grand nombre de cibles dans les plus brefs délais. «En réalité, les USA n’ont pas suspendu leurs travaux sur l’IDS et aujourd’hui nous voyons apparaître certains fruits de ce programme.
Les Américains travaillent à la création d’un éventail de moyens, notamment d’armes cinétiques, laser et à faisceau dirigé pour éliminer rapidement des objectifs au sol et en orbite», précise Iouri Knoutov.
Et l’expert d’ajouter que les USA n’abandonneront pas leur position de leader dans le domaine de la conquête militaire de l’espace et refuseront de négocier sur la démilitarisation. Cependant, la Russie et la Chine disposent de ressources pour faire face au Pentagone, même si à l’heure actuelle les forces ne sont pas égales.
L’expert rappelle que le 23 juin 2017, le satellite russe unique surnommé Inspecteur s’est détaché de la plate-forme spatiale Cosmos-2519. Cet appareil extrêmement manœuvrable est capable d’inspecter d’autres satellites pour identifier leur vocation.
Source Perspectives Med
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