jeudi 11 janvier 2018

Taxe carbone : la cavale s'arrête dans la salle d'attente de l'hôpital

 
Selon nos informations, Michel Keslassy, condamné à 5 ans de prison dans une affaire d'escroquerie aux quotas carbone portant sur 65 millions d'euros, a été arrêté hier alors qu’il se trouvait à l’hôpital Cochin. Le 23 décembre dernier, il avait été remis en liberté par erreur......Détails.......


C’est une drôle de cavale qui vient de s’achever mardi dans la salle d’attente d’un hôpital parisien.

Il s’agit de la deuxième du genre pour Michel Keslassy, condamné en 2014 à cinq ans de prison et 65 millions d'euros de dommages et intérêts dans une affaire d'escroquerie à la TVA sur le marché des quotas d'émission de CO2. Un dossier concomitant à celui dans lequel on retrouve Samy Souied, Arnaud Mimran et Marco Mouly.
Selon nos informations, l’intéressé a été arrêté alors qu’il se trouvait au service ophtalmologique de l’hôpital Cochin à Paris.
Il aurait confié à ses avocats avoir été interpellé alors qu’il aurait été sur le point de subir une opération.
Voilà une quinzaine de jours que les policiers le pistaient après une évasion qui n’en était pas vraiment une.
Le 23 décembre dernier, Michel Keslassy avait en effet été remis en liberté... par erreur.
Deux jours plus tôt, le tribunal d’application des peines d’Evry avait accordé à cet homme de 54 ans détenu à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis une suspension de peine pour raisons de santé.

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Selon un récent rapport médical, il souffrirait d’un fort diabète affectant notamment sa vue et de sérieux problèmes cardiaques l’exposant à un "haut risque de récidive d’infarctus du myocarde".
Le rapport concluait à l’incompatibilité de son état de santé avec un maintien en détention.
Dans sa décision, le tribunal d’application des peines notait quant à lui l’absence de "réelles propositions de soin appropriées" depuis son incarcération en octobre 2016.
Le parquet d’Evry a toutefois interjeté appel de la décision. Un appel suspensif. Seul souci : le fax n’est jamais parvenu jusqu’à la prison de Fleury-Mérogis. L’administration pénitentiaire a donc relâché Michel Keslassy dans la nature.
L’évasion la plus simple de l’histoire.
Il ne s’agit pas de la première "cavale" de l’intéressé.

En novembre 2013, quelques jours après sa remise en liberté conditionnelle, celui-ci avait cassé son bracelet électronique pour prendre la fuite en Israël. Selon la légende, il aurait renvoyé les débris du bracelet par courrier. A l’époque, Michel Keslassy avait justifié son départ précipité en arguant de menaces dont il aurait fait l’objet en France.
En octobre 2016, il avait finalement été arrêté dans un appartement à Neuilly-sur-Seine. Il négociait alors sa réédition depuis plusieurs mois.
Le voilà donc de retour à la case prison.
Condamné dans plusieurs affaires, sa fin de peine n’est prévue que pour fin 2023. La cour d’appel devrait toutefois examiner de nouveau sa demande de suspension de peine à la fin du mois.
"Pour lui, c’est la liberté ou la mort en prison. L’absence de soins ne fait pas partie de la punition dans un pays civilisé", tonnent ses avocats, Me Philippe Ohayon et Vera Goguidze.
Par Vincent Monnier

Source L'Obs
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