mardi 27 mars 2018

Asaf Avidan au Casino Barrière: «Les Français aiment les gens un peu bizarres... comme moi !»


L'homme à la voix d'or est de retour. Après le triomphe de «Gold Shadow» en 2014, Asaf Avidan revient avec un nouvel album, «The Study On Falling», qu'il a chanté lundi au casino Barrière, à Toulouse.......Détails........


Dans l'admirable «The Study On Falling», Asaf Avidan panse des plaies intimes sur un blues-folk moderne toujours aussi déchirant qu'accompagne la crème des musiciens de studio américains. Personnalité fascinante et chanteur hors pair, l'Israélien (vivant le plus souvent en Italie) sera sur la scène du casino Barrière, un bel écrin pour sa voix à nulle autre pareille.

La France vous adore – la réciproque est-elle vraie ?
Bien évidemment ! Nous avons, je crois, bâti une relation étrange et très belle, et il est vrai que l'accueil qui m'est réservé dans n'importe quelle ville de France est toujours merveilleux.
C'est un sentiment extraordinaire : tant que des gens viendront me voir en concert, ma musique existera. C'est une vérité très simple et banale : un chanteur existe si des gens viennent l'écouter.
Bien sûr, je n'écris pas en pensant aux Français, mais je sais que vous aimez les gens mélancoliques et un peu bizarres.... comme moi, quoi ! (rires)

«The Study On Falling» est sombre, poignant...
Je l'ai enregistré à Los Angeles. J'essayais de me remettre d'une relation sentimentale compliquée – une relation presque polygame... Tu vois ce que je veux dire : très compliquée !
Disons que c'est de la polygamie au sens où on l'entend habituellement, mais cela peut également représenter beaucoup de choses différentes.
Il faut mettre de côté la notion de «possession» et modifier la notion d'honnêteté envers l'autre. J'ai beaucoup souffert, inutile de le cacher. Chaque album doit refléter la topographie émotionnelle de l'artiste qui l'a enregistré à ce moment précis.

Votre avocate en Israël... 

Partager ces émotions si intimes donne-t-il un sens à votre art ?
C'est même le seul sens qu'il doit avoir. Si tu écoutes une de mes chansons et que tu es touché, je me dis qu'une partie de moi a été comprise, et donc que j'existe.
Pour autant, j'écris pour moi, je fais abstraction du fait que quelqu'un va l'écouter, c'est moi essayant de me débarrasser de quelque chose qui hante mon subconscient.
Pour moi, une chanson, c'est ça.. J'écris d'abord pour donner une structure au chaos qu'il y a dans ma tête.

On parle souvent de votre voix extraordinaire, mais un peu moins de vos talents d'auteur-compositeur. Cela vous chagrine-t-il ?
Non, pas vraiment... Bon, allez, un peu ! (rires) Certes, j'aime lire et entendre que ma voix bouleverse des gens, cela me touche beaucoup, il y a clairement une connexion qui s'établit entre le public et moi, mais je pense que mes chansons tiennent la route, et ma voix ne serait sans doute pas aussi souvent mise en avant dans les articles de journaux si mes chansons étaient faibles. Je n'en fais pas non plus une maladie : je joue avec des musiciens extraordinaires, je joue devant des salles pleines, j'enregistre des disques... et je reviens jouer en France !

Propos recueillis par Yves Gabay

Source La Depeche
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