lundi 19 mars 2018

Les faussaires de Wiesbaden condamnés à une peine de prison

 
L’affaire des faussaires d’art de Wiesbaden (Allemagne) est enfin arrivée à son terme (lire notre enquête dans La Croix du 7 mars). Après trois années de procès-fleuve, le tribunal pénal de cette ville de l’ouest de l’Allemagne a rendu son jugement, jeudi 15 mars. Moez Ben H., 45 ans, et Itzhak Z., 72 ans, écopent respectivement de trois années et de deux ans et huit mois de prison......Détails.......

Le duo a été reconnu coupable d’escroquerie et de falsification de provenances de tableaux.
Spécialisés dans la peinture avant-gardiste russe des années 1900-1930, les deux hommes ont été condamnés pour trois cas avérés d’escroquerie concernant six faux tableaux.
Ils sont aussi reconnus coupables d’en avoir falsifié les provenances pour les faire passer pour des œuvres russes du début du XXe siècle. À l’origine, ils étaient soupçonnés d’escroquerie sur 19 tableaux, dont la vente leur a permis d’empocher 11 millions d’euros.
Avec ce jugement s’achève une affaire qui a fait la une des médias allemands et internationaux depuis sa révélation en juin 2013. À l’époque, 1 500 tableaux et dessins sont découverts, mal entreposés, dans les locaux d’une entreprise de transport, au nord de Wiesbaden.
L’opération mobilise une centaine de policiers fédéraux dans plusieurs régions allemandes et s’étend jusqu’en Suisse et en Israël.
Les œuvres appartiennent à Itzhak Z., de nationalité israélienne, fondateur en 2002 de la galerie d’art SNZ, située à Wiesbaden.
Le directeur général de la galerie, Moez Ben H., est également interpellé.

Votre avocate en Israël... 

Lors du procès, ce dernier est passé aux aveux, négociant ainsi un allégement de peine. Il reconnaît avoir « fait un peu de ”provenance”, car sans provenance, vous ne pouvez rien vendre ».
Son avocat Andreas Gross confirme : « Mon client a reconnu avoir falsifié les provenances de certains tableaux. En revanche, les juges ont clairement dit qu’il n’y a pas de preuve que les faux tableaux auraient été produits à sa demande. » Itzhak Z., l’instigateur de ces escroqueries, n’a de son côté rien avoué.
Il a maintenu sa position selon laquelle il aurait acheté les différentes œuvres « de bonne foi » en Russie.
Les deux hommes n’ont pas été condamnés pour leur participation à une bande organisée mais le procès a révélé leurs liens avec une organisation appelée « International Chamber of Russian Modernism » (Incorm) chargée de certifier l’origine des œuvres.
Venu témoigner à la barre, l’expert parisien français Jean Chauvelin a reconnu avoir fait partie de l’Incorm et avoir délivré à la galerie SNZ des certificats pour des tableaux « sans aucun doute authentiques ».
Or dans son réquisitoire, la procureure a noté que six de ces tableaux étaient en réalité des faux, recelant des pigments trop récents.
Itzhak Z. et Moez Ben H. ne retourneront sans doute pas en prison, ayant déjà effectué respectivement 28 et 34 mois de détention préventive.

Delphine Nerbollier

Source La Croix
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